La blessure de trahison : quand le besoin de tout contrôler cache une peur ancienne

Exigence, colère, impatience… et si ce n’était pas du caractère, mais une protection ?
Vous avez du mal à faire confiance ? Vous détestez qu’on ne tienne pas parole ?
Vous êtes très exigeant·e envers les autres… et encore plus envers vous-même ?
Peut-être que derrière tout cela, se cache une blessure de trahison.
En tant que sexothérapeute à Montpellier, je rencontre souvent des personnes convaincues que leur besoin de tout contrôler fait partie de leur personnalité. Mais en creusant, on découvre souvent une douleur ancienne, bien enfouie. Une blessure d’attente non respectée, une promesse non tenue, un lien brisé trop tôt.
Une blessure qui naît d’un lien trahi
La blessure de trahison apparaît souvent entre 2 et 4 ans, dans la relation avec le parent du sexe opposé.
Un parent séducteur, instable, absent ou peu fiable, avec qui l’enfant a pourtant une connexion affective forte.
C’est souvent un amour idéalisé, teinté d’admiration, qui se transforme en déception, parfois en colère.
L’enfant se sent trahi lorsque :
- Le parent ne tient pas ses promesses
- Le parent valorise puis abandonne
- Un autre enfant arrive et prend toute la place
- Le parent lui fait miroiter une place “spéciale” puis s’éloigne
Cette instabilité émotionnelle devient une source de rupture intérieure. Alors, pour ne plus jamais se sentir trahi·e, l’enfant développe un masque de contrôle.
Le masque du contrôlant : être fort, fidèle, irréprochable
La personne qui porte ce masque cherche à tout maîtriser. Elle veut prouver qu’on peut compter sur elle. Elle devient rapide, efficace, irréprochable. Elle déteste qu’on lui mente, mais se surprend parfois à ne pas être totalement sincère elle-même.
Elle déteste perdre la face. Elle aime les belles apparences. Elle veut garder la tête haute, quoi qu’il en coûte. Elle peut même mentir ou manipuler pour préserver sa réputation.
Derrière ce masque, il y a surtout :
- Une peur de l’engagement (par peur d’être déçu·e ou de décevoir)
- Une hypersensibilité cachée
- Une difficulté à se confier ou à montrer ses failles
- Une grande peur de perdre le contrôle
- Un immense besoin d’être reconnu·e pour ce qu’elle fait
Ce que le corps exprime
Le corps du contrôlant est souvent physique, marqué, affirmé :
- Silhouette forte, présence intense
- Regard séducteur ou perçant
- Rondeurs au niveau du ventre (protection émotionnelle)
- Tensions musculaires (notamment au niveau des genoux, signe de rigidité)
Il y a souvent une rage ancienne contenue dans ce corps. Une colère contre l’autre sexe, ou contre ce parent adoré puis décevant.
Dans la sexualité
La blessure de trahison peut rendre la vie sexuelle instable et conflictuelle.
- Le contrôlant a du mal à s’abandonner pleinement
- Il a besoin de séduire, mais redoute l’intimité profonde
- Il préfère les relations amicales avec le sexe opposé, tant que la blessure n’est pas apaisée
- Il vit la séparation comme une vraie trahison, une défaite, un échec personnel
- Il peut multiplier les conquêtes pour éviter la dépendance émotionnelle
- Il peut aussi bloquer totalement sa vie sexuelle, sous un prétexte rationnel
Il y a souvent une fusion encore très forte avec le parent du sexe opposé, ce qui complique l’engagement amoureux et sexuel adulte.
Dans les relations : attente, contrôle, frustration
Le contrôlant attend beaucoup des autres… et se déçoit souvent.
Il a du mal à déléguer, à faire confiance, à laisser l’autre “faire à sa manière”. Il vérifie, contrôle, reprend. Il est rapide, impatient, parfois agressif sans s’en rendre compte.
Quand l’autre ne va pas assez vite, il explose. Et quand l’autre le devance, il se retire.
Il veut avoir raison. Il ne supporte pas qu’on le contredise. Il parle avec autorité, il tranche. Il croit qu’il doit tout gérer, y compris les émotions des autres. Il prend facilement en charge les affaires de son entourage. Il pense aider… mais parfois, il envahit.
En communication
Le contrôlant :
- A peur de se faire manipuler ou séduire
- A du mal à montrer sa vulnérabilité
- Ne supporte pas l’imprévu
- Prend la parole avec assurance, mais ne montre pas ce qu’il ressent
- Donne des ordres, sans s’en rendre compte
- Peut être sceptique, cynique ou accusateur : il se protège en gardant une distance critique
Maladies fréquentes associées
- Agoraphobie
- Problèmes digestifs et gastriques
- Problèmes de genoux (difficulté à plier, à s’incliner)
- Herpès, zona (colère liée au sexe opposé)
- Hémorragies, tensions, fatigue chronique
- Impuissance ou troubles sexuels liés à la peur de perdre le contrôle
- Insomnies dues à l’hypervigilance
Guérir : réapprendre la confiance, lâcher le contrôle
La guérison commence lorsque la personne cesse de croire que tout repose sur elle. Quand elle accepte que les autres aient une autre manière de faire. Quand elle apprend que sa valeur n’est pas liée à sa performance.
C’est un long chemin, car lâcher le contrôle peut être terrifiant. Mais petit à petit, le contrôlant découvre qu’il peut être aimé même en étant imparfait. Qu’il peut dire je ne sais pas, j’ai peur, je suis touché·e, sans perdre sa place.
Et dans la thérapie ?
Le travail thérapeutique consiste souvent à :
- Identifier les attentes excessives
- Comprendre les mécanismes de manipulation ou d’exigence
- Retrouver un lien plus apaisé au corps, au plaisir, au moment présent
- Réapprendre la patience, la tolérance, et surtout : la confiance
- Travailler sur les projections liées au parent du sexe opposé
Car tant que cette blessure reste active, chaque relation devient un terrain d’épreuve. Une succession de tests, d’alertes, de doutes. Et cela use. Cela fatigue. Cela rend malheureux.
En résumé
- La blessure de trahison naît d’un amour déçu, d’un lien rompu avec un parent du sexe opposé
- Elle crée un besoin de contrôle, d’excellence, de maîtrise totale
- Elle impacte fortement la sexualité, les relations, la communication
- Elle se cache sous un masque de force, mais repose sur une hypersensibilité
- La guérison passe par la confiance, la tolérance, l’acceptation de ne pas tout maîtriser
En tant que sexothérapeute à Montpellier, j’accompagne des personnes qui souhaitent mieux se comprendre, améliorer leurs relations et retrouver une liberté intérieure. L’un des outils puissants que j’utilise s’inspire des travaux de Lise Bourbeau, auteure de Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même.