La blessure de rejet : quand on se sent de trop, même sans raison
Se sentir de trop, invisible, jamais assez… et si ce n’était pas “dans la tête” ?
Il y a des personnes qui ne se sentent jamais vraiment à leur place.
Qui ont grandi avec cette sensation de déranger, de ne pas être attendues, de ne pas avoir le droit d’exister pleinement.
Elles s’effacent, fuient les conflits, restent en retrait… ou à l’inverse, compensent par une grande performance ou une recherche de reconnaissance incessante.
Derrière ce vécu, il y a souvent une blessure de rejet. Une souffrance de l’Être, une peur ancienne d’être rejeté·e dans ce que l’on est, pas dans ce que l’on fait.
En tant que sexothérapeute à Montpellier, je constate à quel point cette blessure influence la manière d’aimer, d’oser, de s’exprimer, de désirer… ou de se taire.
Une blessure précoce et fondatrice
La blessure de rejet naît très tôt. Parfois dès la grossesse.
Elle s’ancre dans le vécu d’un enfant qui ne se sent pas désiré, pas accueilli dans sa singularité, ou qui reçoit très peu de réponses émotionnelles à ses besoins.
Cette blessure peut être transmise inconsciemment par un parent qui lui-même se rejette. L’enfant devient alors le miroir de ce rejet intérieur non assumé, et il le ressent au plus profond.
La réaction est souvent la même : l’enfant se retire. Il se fait petit. Il croit qu’il n’a pas sa place. Et pour ne plus jamais revivre cette douleur, il met en place un masque de fuite.
Le masque du fuyant : ne pas exister pour ne pas souffrir
Pour se protéger, la personne qui a vécu cette blessure apprend à fuir.
Elle évite les situations où elle pourrait être vue… et donc jugée, exposée, rejetée à nouveau.
Elle développe un fonctionnement discret, voire invisible. Elle :
- A du mal à s’affirmer
- Se sent illégitime
- S’excuse d’exister
- A peur d’être “en trop”
- Se retire dès qu’il y a conflit, tension ou exigence
Elle peut avoir des idées riches, profondes, sensibles, mais n’ose pas les partager. Elle se sent souvent “hors du monde”, différente, inadéquate.
Dans la sexualité
La blessure de rejet touche en profondeur l’identité et le sentiment d’existence.
Cela impacte directement la vie sexuelle.
Les personnes concernées peuvent :
- Avoir une sexualité quasi inexistante, par peur de se montrer, de se tromper, d’être rejetées
- Ressentir une grande timidité ou inhibition dans l’intimité
- Se sentir “à côté”, même quand elles sont en couple
- Éviter la sexualité, ou la vivre sans implication émotionnelle réelle
- Ne pas savoir poser leurs désirs, leurs envies
Et pourtant, elles peuvent avoir une grande richesse intérieure, un imaginaire très fort, une finesse dans le ressenti. Mais elles n’osent pas exister dans le lien.
Dans la communication
Le fuyant parle peu de lui. Il :
- Craint de dire une bêtise
- Se retient de s’exprimer par peur de gêner
- N’ose pas demander
- Peut avoir du mal à répondre à un compliment
- A tendance à se couper des autres pour ne pas risquer l’humiliation ou le jugement
Il vit souvent dans un monde intérieur très fort, mais n’en partage que très peu. Ce qui peut l’isoler, encore davantage.
Dans la vie quotidienne
- Il a peur de déranger, de prendre trop de place
- Il peut être en retrait dans les groupes
- Il est très sensible au regard des autres
- Il se dévalorise facilement, même sans raison
- Il a du mal à faire des choix, ou à dire ce qu’il pense vraiment
Et paradoxalement, il peut parfois devenir très performant pour prouver qu’il a sa place… mais sans jamais vraiment s’y sentir.
Maladies et troubles associés
Bien que tes notes évoquent peu la blessure de rejet sous l’angle corporel, elle peut être associée à :
- Un système immunitaire affaibli (fragilité, sentiment d’être « invisible »)
- Des réactions de panique ou d’angoisse sociale
- Des troubles alimentaires liés à une volonté de « disparaître » (anorexie, parfois)
- Une grande fatigue émotionnelle
- Un sommeil agité, un besoin de fuir dans le rêve ou l’imaginaire
Guérir : reprendre sa place, doucement
La guérison de la blessure de rejet ne passe pas par la performance. Elle passe par la réintégration douce de sa valeur personnelle.
Petit à petit, la personne blessée peut :
- S’autoriser à prendre de la place
- Reconnaître qu’elle a le droit d’exister, sans justification
- Apprendre à se relier aux autres sans peur
- Nourrir son ancrage, sa présence
- Remettre du corps, du souffle, du contact dans sa vie quotidienne
En thérapie, on travaille la sécurité intérieure, la légitimité, la reconquête de l’estime de soi.
On reconnecte la personne à son droit d’exister… tout simplement.
En résumé
- La blessure de rejet est souvent la plus ancienne, la plus profonde
- Elle crée un sentiment de ne pas être légitime, aimable, ou à sa place
- Elle se manifeste par la fuite, le retrait, l’effacement
- Elle impacte la sexualité, la relation à l’autre, la communication
- La guérison passe par la reconnaissance, l’ancrage et l’autorisation d’exister pleinement
En tant que sexothérapeute à Montpellier, j’accompagne des personnes qui souhaitent mieux se comprendre, améliorer leurs relations et retrouver une liberté intérieure. L’un des outils puissants que j’utilise s’inspire des travaux de Lise Bourbeau, auteure de Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même.
